Une tourbière, c’est quoi ?

Les tourbières sont des écosystèmes extrêmement fragiles. Ces zones humides se caractérisent par la présence de tourbe, c’est-à-dire un sol avec de la matière organique très peu décomposée.
Pour obtenir de la tourbe, il est nécessaire de regrouper des conditions écologiques très particulières :

• Une saturation en eau importante sur une grande période de l’année (soit sous forme de neige, soit de l’eau stagnante),
• Un Ph bas (acide),
• La présence de plantes ayant une décomposition lente.

Une fois ces conditions réunies, le sol est sous l’eau et sans oxygène. La végétation du sol ne se décompose que très lentement et partiellement. Le très long cycle de création de la tourbe peut démarrer. Il faudra environ 1 siècle pour obtenir 5 à 10 cm de tourbe.

Les tourbières, c’est surtout… de l’eau !

Les tourbières peuvent être alimentées en eau de différentes manières. Les tourbières ombrotrophes ont la particularité de n’être alimentée que par les précipitations (pluie, neige, brouillard).  La seule tourbière de ce type des Ardennes est celle de la Croix Gilet à Hargnies.
Les tourbières de type minérotrophes sont alimentées par les eaux souterraines (sources, nappes phréatiques…). Les tourbières du territoire sont mixtes, alimentées à la fois par les précipitations et par les eaux souterraines.

Comment protéger les tourbières ?

L’enjeu principal pour préserver les tourbières des sites Natura 2000 du PNR des Ardennes est le maintien d’un niveau d’eau suffisant. Pour cela, des travaux sont réalisés régulièrement afin de limiter l’effet des drains, de ré-ouvrir certaines zones des marais (empêcher l’évolution des tourbières vers de jeunes forêts).

Afin de connaître les effets de ces travaux, des inventaires des plantes des tourbières sont réalisés régulièrement. Des actions de débroussaillage sur le marais des Hauts Buttés ont ainsi, par exemple, permis de redynamiser les populations de Gentiane pneumonanthe.

Le suivi piézométrique : comprendre le cycle de l’eau du marais

Afin de mieux connaître les effets de son travail sur les niveaux d’eau et de mieux comprendre le fonctionnement hydrique des tourbières, le PNR des Ardennes s’est équipé de 14 sondes automatiques afin de réaliser des relevés piézométriques (mesure de la pression de l’eau dans les nappes souterraines).

Pendant plusieurs années, ces sondes vont être installées dans des tubes, au cœur des tourbières. Elles prendront de manière automatisée des mesures des niveaux d’eau dans la tourbe, de température et de pression atmosphérique.

Ces relevés seront analysés chaque année et mis en corrélation avec les travaux réalisés chaque année, les relevés floristiques et avec la pluviométrie. Cela permettra au Parc d’évaluer l’efficacité des actions qui sont mises en place sur ces sites.