Milieux naturels
Rièzes de la Croix Saint-Anne à Rocroi
« Le territoire du PNR des Ardennes a un patrimoine naturel remarquable qui est lié aux caractéristiques naturelles (le climat, le sol et le sous-sol) et à l’exploitation des ressources par l’homme (l’agriculture, l’élevage, l’essartage…). »
Des habitats très différents des uns des autres !
7 types d’habitats sont présents sur le PNR des Ardennes : Des landes tourbeuses aux pelouses sèches… explication !
Les marais tourbeux et les rièzes : De nombreuses tourbières, appelées, aussi localement « fagnes » ou « rièzes », constituent le massif forestier ardennais. Véritable réservoirs de biodiversité, ces tourbières constituent des milieux rares et fragiles. Elles ont la particularité d’être acides (pH compris entre 3.5 et 5 qui correspond au vinaigre) et présentent, ainsi une faune et une flore typique : Drosera, Orchis des Sphaignes, Canneberge… Elles assurent une multitude de fonctions au sein de la biosphère et notamment dans le cycle de l’eau, car elles peuvent stocker l’eau, telles des éponges naturelles et la restituer de façon progressive, en cas de sécheresse ou d’inondation.
Les pelouses sèches calcaires : Appelées aussi « tiennes » localement, les pelouses sèches sont l’héritage d’un passé pastoral, marquant les anciens lieux de parcours des troupeaux, présentent un grand intérêt floristique et faunistique et reconnues comme habitat d’intérêt européen. Situées essentiellement sur la Pointe de Givet, elles se composent d’une végétation spontanée herbeuse et rase, poussant sur des sols perméables et exposés à des conditions de sécheresse et de chaleur difficiles. Ces sols sont peu épais et pauvres en éléments nutritifs pour les végétaux. Ces conditions inhospitalières sont très appréciées par une faune et une flore typique (Alouette lulu, Orchis singe, Mante religieuse, Petite violette….) et il est fréquent de retrouver des espèces qu’on rencontre dans le sud de la France, sous un climat méditerranéen ou montagnard.
Les escarpements rocheux des vallées de Meuse et Semoy : Ils témoignent de mouvements géologiques importants. Le plissement hercynien à l’ère primaire a donné naissance à une haute chaîne de montagnes, qui s’est érodée durant l’ère secondaire jusqu’à devenir une plaine où la Meuse et ses affluents se sont installés, formant ainsi les méandres caractéristiques de la vallée. A l’ère tertiaire, le soulèvement alpin a porté le vieux massif à une altitude de 600 mètres et la Meuse et ses affluents ont du creuser leur lit, afin de retrouver leur niveau d’origine. Ce phénomène d’encaissement a créé ces escarpements rocheux qui abrite des espèces, tels le Hibou grand-duc, le Lézard des murailles, le faucon pèlerin, l’Armoise herbe blanche….
Le massif forestier ardennais : Il tire son nom du mot d’origine celte « Arduinna », « Ard » signifiant les « lieux élevés ». Très étendu, il est entaillé par deux vallées : la Meuse et la Semoy. Territoire de légendes, de traditions (chasse, affouage…) et de points de vue spectaculaires, il est composé essentiellement de feuillus : chêne, hêtre, bouleau, charmes, épicéas et mélèzes… Cette diversité d’habitats favorise la présence de nombreuses espèces faunistiques (Cigogne noire, Cerf élaphe, Chouette de Tengmalm, salamandre tachetée) et floristiques (Sorbier sauvage, Trientale d’Europe…).
Les cavités et ardoisières : Témoignage d’un passé minier, autrefois lieux d’exploitation de l’ardoise, les ardoisières font désormais le bonheur d’une faune spécifique, et tout particulièrement les chiroptères qui y trouvent un habitat confortable ou un refuge temporaire. On peut y trouver le Grand murin, l’une des plus grandes et plus robustes chauves-souris (chiroptère) d’Europe, le Grand rhinolophe…
Les rivières et zones humides : La Meuse et la Semoy prennent leur source en Haute-Marne et en Belgique et ont creusé des vallées profondes. Le Massif ardennais, à l’est du PNR des Ardennes est également irrigué par de très nombreux cours d’eau, comme la Houille, le Risdoux, le Saint-Jean. A l’ouest, on retrouve des cours d’eau tels la Sormonne, le Gland, l’Aube, le Ton, le Serre, l’Audry… Ces rivières offrent une riche diversité paysagère et écologique comme le Martin-pêcheur, le Castor d’Europe, la Lamproie de Planer, le triton alpestre, la Renoncule aquatique, le Chabon commun…
Le bocage : Le Plateau de Rocroi et la Thiérache Ardennaise ont des sols qui ont permis au bocage (paysage agricole constitué de champs ou de prairies dont les limites sont marquées par des haies ou des bosquets) de se développer et d’offrir une mosaïque de prés et de vergers entourés de haies vives. La haie est l’exemple type d’élément fixe du paysage qui est naturellement multifonctionnel pour la biodiversité. Des haies diversifiées et entretenues de manière adéquate sont sources d’alimentation et de refuge pour de nombreux animaux, tels la Pie grièche écorcheur, la Chevêche d’Athéna, l’Alouette lulu, la coronelle… Au niveau des essences d’arbres, pruneliers, églantiers, sureaux, viornes y ont élu domicile.